Pierre Jahan à la Galerie Jean-François Cazeau – Du 25 mai au 30 juin 2023 (FR)

Pierre Jahan

Trop tard, ca. 1980

Gouache et photocollage sur papier (monotype)

Courtesy Galerie Jean-François Cazeau, Paris

La fantaisie surréaliste

Du 25 mai au 30 juin 2023

Passionnée par les Maîtres Modernes, avec une préférence particulière pour le courant surréaliste, la Galerie Jean-François Cazeau – installée à Paris dans le Marais depuis 2009 – présente, du 25 mai au 30 juin 2023, une exposition inédite dédiée à Pierre Jahan (1909-2003). Intitulée La fantaisie surréaliste, elle dévoile une nouvelle facette de l’œuvre du photographe humaniste de l’immédiat après-guerre, à travers un choix de monotypes, de photocollages et d’œuvres sur toile et sur papier. Si les rétrospectives du musée Réattu d’Arles (2010) et du musée d’Art et d’Histoire Paul Éluard de Saint-Denis (2014-2015) ont assuré la postérité de Jahan, cette exposition est la toute première entièrement consacrée au travail surréaliste de cet artiste polyvalent et poétique.

Pierre Jahan, dont l’œuvre est bien connue des passionnés de photographie, notamment avec ses clichés de l’Occupation et le retour de ses pièces au Louvre, reste un personnage protéiforme du XXe siècle, dont le travail traverse les disciplines et les courants. Le jeune Jahan arrive à Paris en 1933, où il décide de se consacrer à la photographie après sa rencontre avec Raymond Gyd, directeur d’une agence publicitaire. Il expose alors avec Henri Cartier-Bresson et Man Ray, rejoint le Groupe des XV en 1950 et se lie d’amitié avec Jean Cocteau, grande personnalité dynamique des avant-gardes. Jahan devient l’une des personnalités inclassables de la photographie, qu’il considère avant tout comme un terrain d’expérimentation sans limites, plaisir de l’œil et maîtrise technique à la fois. S’il ne revendiqua jamais de dogme, Jahan laissa néanmoins une riche œuvre surréaliste.

« Le surréalisme… tire grand parti de l’équivoque et se prête à nombre de transposition » disait André Breton. « Je pense que le photographe qui tant suggère, décrit ou trouve (s’il a le devoir de ne jamais falsifier) a aussi le droit d’utiliser ses clichés comme un matériau susceptible d’engendrer le Rêve. Le Surréalisme est souvent dérisoire ou cruel, pourquoi ne pourrait-il pas être aimable et poétique ? », s’interroge l’artiste dans sa biographie. Ce que Jahan cherche surtout, c’est à donner la voie libre à ses fantaisies, toujours avec humour et irrévérence. Ce regard propre, plein d’imagination, se traduit aussi dans ses références à la littérature ainsi que dans son travail publicitaire

À travers une sélection de photomontages, de photocollages, de rayogrammes et même de peintures (dans lesquelles il signait La Noiraie, alter ego de l’artiste), l’exposition donne à voir le côté surréaliste et ludique du photographe du livre de Jean Cocteau, La Mort et les Statues (1946). Ce vaste corpus d’images re-composites, par le collage, la surimposition, le montage, favorise à la fois des énoncés dramatiques et des jeux cocasses chez Jahan. Il détourne les images de la vie quotidienne vers l’imaginaire, en relevant tout leur merveilleux, comme Max Ernst le fait en collage. Les oiseaux, couteaux, révolvers, mannequins et poupées d’Hérault, instruments privilégiés de l’imaginaire surréaliste, trouvent leur place de manière inédite dans l’œuvre de l’artiste. La fantaisie surréaliste Toutes les œuvres de l’exposition viennent du Fonds Pierre Jahan et sont présentées en avant-première.

Galerie Jean-François Cazeau

8 rue Sainte-Anastase

75003 Paris

Tél. : 01 48 04 06 92

jfc@galeriejfcazeau.com

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