Carlos Sablon / La récolte 195×130 cm Acrylique sur toile 2022

On ne les voyait presque plus, ils n’exposaient plus, ils ne vendaient plus, on ne les entendaient plus, ils étaient quasiment disparus du paysage, remplacés par des milliers de fonctionnaires de l’art, des milliers de plasticiens conceptualo-bidulaures subventionnés pour bourrer les FRAC, des spéculateurs de tous ordres, des professeurs de rien, des curators verbeux, des critiques d’art assermentés, etc., le tout dans la mécanique globale d’un « Etat culturel » de type totalitaire où le conceptuel fumeux, la vacuité consubstantielle, la cuistrerie mondaine, le verbiage creux, l’enflure ubuesque avaient pris le pas sur le vécu, le contenu sensible, le savoir faire, la nécessité intérieure : toutes caractéristiques propres aux artistes dans l’acception noble, sensée, convenue, normale et habituelle du mot.

Le formidable succès d’Art Capital
Et puis voilà, très récemment, le formidable succés de fréquentation du salon parisien « Art Capital », qui redonne de l’espoir et ouvre des perspectives….Une manifestation regroupant , sous l’immense toile du « Grand Palais éphémère », les quatre salons : Comparaisons, Artistes Français, Dessin et peinture à l’eau, Artsistes indépendants. .. Avec 2000 artistes exposants illustrant insolemment toute la diversité d’une création actuelle et bien réelle, vraiment contemporaine, libre et vivante , sauvage, diversifiée, joyeuse, positive , exubérante , hétérogène, visionnaire, tripale, insolemment libre ….Une création totalement indépendante des misérables diktats esthétiques de l’intitutionnalité et du grand marché spéculatif, et à l’opposé de la création éco-plastienne, conceptualo-posturo-bidulaire et tristement sociétalo-questionnatoire si anxiogène et si, pour cela, prisée de la spéculation tant intellectuelle que financière.
Le surprenant article du journal Le Monde
Et puis nous découvrons ce surprenant article du journal Le Monde (joint ) de l’ami (qui nous veut décidemment du bien) Harry (Bellet ), concernant les salons d’artistes ,leur histoire et ce qu’ils sont devenus et signifient aujourd’hui … Une découverte aussi heureuse que stupéfiante, car il y a très longtemps que Le Monde, ce respectable canard vespéral, porte-parlance de la bien – pensance artistique d’Etat, n’avait pas condescendu à se préoccuper de l’existence des artistes du type de ceux qui exposent dans cette grande manifestation …

Une surprenante disruption idéologique
Alors, je pense qu’il faut voir cet article d’une joyeuse incongruité (Merci Harry !), comme le signe d’une inflexion , d’une disruption, dans la pensée artistique dominante, dont le Monde était , jusqu’à maintenant, avec les plumes de ses plus talentueux pigistes d’art, Dagen, Lequeux et Jardonnet, le fidèle complice et propagateur… Comme l’expression d’un changement de paradigme, d’une déglaciation des cœurs et des esprits, d’une sorte de déturgescence intellectuelle et/ou idéologique d’un système global à caractère hégémonique, voire totalitaire… Comme le signe d’un épuisement du tout conceptuel parvenu au fond du fond de sa vacuité consubstantielle, et que le délire verbal n’arrive plus à combler.
Les artistes reprennent du poil de la bête
Les succès d’Art en Capitale et l’article du Monde peuvent être considéré comme le signe que , après des décennies de mutisme et d’hébétude, écrasés par un système « lango-contemporaino-progressiste », qui s’est employé à en ringardiser, disqualifier et réactionnariser les 9 dixièmes non conformes aux délirantes directives ministérielles, les artistes semblent reprendre du poil de la bête ….
Ils entrent déjà en action :
– Ainsi cette tribune –pétition énergique diffusée en annexe d’ Art en Capitale, pour dénoncer l’incurie de l’action ministérielle en termes de soutien aux artistes, intitulée « Pour réécrire un art en lettres capitales » et dont je vous joins le lien : https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdILpU_qaznIT79zMeCNaDxBKNIVO6fyAJ8FG-bXxfdKzeROA/viewform

Ainsi la réélection de Rémy Aron à la présidence de la MDA, Maison Des Artistes….qui permettra que cette organisation d’artistes, redonne la parole à ceux-ci, les resolidarise, les remobilise , leur fournit les moyens d’aborder et poser eux-mêmes les questions qui les concernent….
La MDA comme force de proposition
Maintenant que le totalitarisme duchampo-conceptuel semble en pleine débandade, la MDA et les artistes qu’elle représente à travers ses 25000 adhérents , peut devenir un interlocuteur majeur et une force de proposition auprès des administratifs et des politiques en perte de repères, pour les extraire de leur entre-soi dégénératif , leur faire découvrir le monde réel et leur rappeler la saine présence d’une création libre, foisonnante, naturelle et durable.
Les tâches sont multiples
…Pour la reconstruction de l’éco-système de l’art détruit par 40 d’interventionnisme étatique insensé.
En voici, dans le désordre, une liste non exhaustive :
- Poursuivre et développer, bien évidemment , le service de conseil d’ordre administratif et juridique qui est actuellement fourmi aux artistes par la MDA.
- informer et responsabiliser les politiques en vue de réformes structurelles permettant une intervention étatique plus juste, démocratique, et moins désastreuse que celle menée notamment à travers les FRAC, qui a ostracisé et disqualifié 90% des créateurs actuels. ?
- accompagner les députés, pour le vote d’une loi permettant la défiscalisation des achats d’œuvres d’artistes vivants par les particuliers (ne serait-ce que plafonnée à 4000 @ par foyer fiscal). Car voilà une disposition fiscale qui serait gigantesquement vertueuse ! , parce qu’elle réparerait très vite 40 ans de méfaits institutionnels en redonnant vigueur à une vrai marché de proximité et à taille humaine, pour de l’art à visage humain, pour un vrai ré-ancrage de l’art dans la cité…et pour que les artistes puissent enfin « vivre de leur art »…
- faire que le projet de passage de 5,5 % à 20 %, de la TVA pour la vente d’œuvres d’art ne s’applique que pour les ventes à plus 10 000 €
- favoriser le retour des galeries prospectives détruites à 60% par haute spéculation intellectuelle du Ministère conjointement à celle, financière, du grand marché.
- redonner la parole et le pouvoir d’expertise et d’évaluation aux artistes, en créant des instances paritaires de décisions à tous les niveaux : nationaux, régionaux, communaux , qui les concernent : achats publics, aides publiques….Une parole dont ils ont été dépossédés par les « experts » autoproclamés des DRAC.
- Déposséder les Conseillers artistiques régionaux de ces DRAC de leur pouvoir discrétionnaire, leur rééduquer le jugement esthétique (et éthique) , leur apprendre le respect de la diversité, redéfinir leur rôle et leur intervention dans le champ de la création, leur faire comprendre qu’ils sont au service de tous les artistes et de tous les amateurs d’art…et non au service d’eux-mêmes. Les inciter à visiter les galeries indépendantes et les ateliers, à réaliser le répertoire des tous les artistes déclarés comme tels dans leur région., etc…
- Redéfinir la fonction des FRAC, leur mode de fonctionnement, leurs procédures d’acquisition. Les ouvrir à la diversité.
- Ouvrir à la diversité toutes les galeries municipales subventionnées
- Installer la transparence dans toutes les instances de décision
- Inciter les pouvoirs publics et collectivités à mieux soutenir les salons d’artistes, à accompagner les associations
- Créer un catalogue web avec inscription gratuite de tous les artistes adhérents à la MDA
- Créer une fédération les salons d’artistes, nationaux, régionaux, etc. Il y a en a des centaines en France, qui constitue le réseau de l’art vivant, foisonnant, d’une diversité folle et bien ancré dans le territoire, celui qu’ignorent les agents du réseau institutionnel des FRAC et de DRAC , celui qui, effet, pourrait remplacer ce dernier à bout de course et de crédibilité.
Tout cela représente une tâche immense et complexe, de restauration du sens, de la justice, de la démocratie, dans un monde de l’art ravagé par 40 ans de cette « conjuration des imbéciles », qu’est l’art dit « contemporain », comme le disait le philosophe Jean Baudrillard…
LA PÉTITION INITIÉE PAR RÉMY ARON EN 2018 POUR LE RESPECT DE LA DIVESRSITÉ ARTISTIQUE … sera peut-être prise en compte en 2023 …
Texte de la lettre ouverte – pétition de Rémy Aron: « Exigeons le respect de la diversité artistique ! Stop au dirigisme d’État ! »
Cette pétition a obtenu plus de 6000 signatures….aucune réaction d’aucune instance ministérielle !
(ici)
LA DÉMISSION DE RÉMY ARON EN 2018
En 2018, Rémy Aron, Président de la MDA démissionne, pour les raisons qui sont données ici :