
Gregory FORSTNER, FREE, 2022, 200×150 cm. Huile sur lin (@ADAGP et l’artiste)
“ROASTED HOT WITH HEAT”
Du 04 mars 2023 au 27 mai 2023
Vernissage le 03 mars à partir de 18h
Invité par ACMCM, Gregory FORSTNER a souhaité présenter à ses côtés Cristina LAMA et Matias SANCHEZ, deux artistes originaires de Séville qu’il apprécie particulièrement et avec lesquels il a déjà exposé à la galerie Zink, Waldkirchen l’année dernière et à la WOAW Gallery à Hong Kong cet hiver.
Nous sommes très heureux de présenter le travail de Gregory FORSTNER, deux ans après son exposition Flowers for the Bold (Des fleurs pour les audacieux) au FRAC Occitanie de Montpellier, exposition dans laquelle l’artiste présentait des compositions de fleurs immenses avec des dessins modestes au charbon, un ensemble produit pendant les confinements successifs avec pour la première fois dans son travail, l’absence de la représentation de la figure. L’expérience du miroir s’étant faite plus anecdotique pendant la pandémie, l’artiste s’était en effet concentré sur ce qui lui paraissait le plus vital dans son expérience du monde – expression qu’il rapproche aux premiers dessins de Lascaux, où seule la main de la conscience s’exprimait le plus simplement possible sur des sujets rêvés ou du quotidien par des moyens rudimentaires.
Le titre de l’exposition ROASTED HOT WITH HEAT est emprunté au poème de E.E Cummings, I sing of Olaf – poème dans lequel Olaf, soldat pendant la première guerre mondial, objecteur de conscience et pacifiste, est déterminé à ne plus être une arme au service d’une idéologie… Gregory FORSTNER place ainsi clairement l’exposition dans un contexte actuel de régression à l’échelle mondiale.
Depuis le début de sa carrière, travaillant autant les archétypes que les stéréotypes véhiculés par nos sociétés, FORSTNER n’a cessé d’impliquer dans son travail une conscience prudente et critique des notions de pouvoirs et des idéologies qui les constituent, sans pour autant céder à un discours pathétique et moralisateur. En effet, si les figures récurrentes qui traversent son œuvre se manifestent sans détour de manière très frontale, elles n’en sont pas moins ambivalentes. C’est souvent avec un humour décalé qu’elles font appel à la conscience du spectateur. En témoigne, (entre autres) ses expositions personnelles institutionnelles EASYOVER (MAMAC, 2007 à Nice). THE SHIP OF FOOLS (Musée de Grenoble, 2009) et GET IN, GET OUT ! NO FUCKING AROUND ! (Fondation Fernet-Branca à Saint-Louis, 2019).
Le travail de Cristina LAMA et de Matias SANCHEZ dont les sujets allégoriques font appel autant aux fables pour enfant qu’à une culture populaire, ne sont pas étranges « au monde à l’envers » qu’enregistre Gregory FORSTNER dans son œuvre depuis plus de vingt ans et dont les protagonistes, tels des bouffons, ne font que souligner l’absurdité dans le monde. Picturalement, les trois artistes font entrer dans le même espace des éléments abstraits et figuratifs qui cohabitent en se renforçant mutuellement, citant librement, ici et là, Guston (les figures en voiture de KKK), De Kooning (Les Women), Courbet, Picabia, Picasso, etc. Il va sans dire que ce travail s’est confronté à un contexte particulièrement réfractaire en France en ce qui concerne la peinture figurative, rétinienne et narrative depuis les années 90. Sous ce point de vue, nous avons réussi à programmer ROASTED HOT WITH HEAT dans le même calendrier que l’exposition IMMORTELLE qui sera présentée au MOCO à Montpellier au printemps 2023 – exposition dont l’ambition est de dresser un ambitieux panorama de la jeune peinture française.

Cristina LAMA RUIZ, VERBENA, 2017, huile sur toile, 200×200 cm, collection privée
Né en 1975 à Douala au Cameroun d’une mère française et d’un père autrichien, Gregory Forstner est un citoyen du monde dont les inspirations et les points de vue sont principalement nourris par son expérience de vie dans différents pays, l’Australie, les Etats Unis, l’Autriche, pour n’en citer que quelques-uns. Il vit et travaille à Nice de 1999 à 2008, New York de 2008 à 2019, Montpellier de 2019 à aujourd’hui.
A l’âge de 16 ans, il réalise son premier tableau. Dès le début, les bases de sa pratique artistique sont posées : les dimensions, le cadrage ou encore une façon particulière d’aborder le sujet. Pour Gregory FORSTNER, la peinture est une éternelle surprise et l’image initiale permet d’ouvrir une fenêtre sur l’inconnu, engendrant, ainsi, une émotion nouvelle.
Il a étudié à l’académie des arts appliqués de Vienne en Autriche et à la Villa ARSON, à Nice. Parmi ses expositions personnelles importantes, notons : EASYOVER, en 2007 au MAMAC (Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice) ; THE SHIP OF FOOLS, Musée de Grenoble 2009 ; GET IN, GET OUT ! NO FUCKING AROUND ! Fondation Fernet-Branca à Saint

Matias Manuel SANCHEZ MARTIN, IN ICTU OCULI, 2021, huile sur lin, 250×200 cm.
Louis 2019, entre autres.
En 2015, Il publie le livre autobiographique L’odeur de la viande, aux éditions Esperluète. Ce livre est constitué de textes courts qu’il décrit comme « barbare », dans son introduction.
Le plus souvent de grands formats, ses tableaux puisent dans l’histoire de l’art, dans la culture populaire ainsi que dans sa mythologie personnelle. Empruntant ses sujets aux sources iconographiques les plus diverses, ses compositions frappent d’emblée par leur impact visuel. Son univers, où le rire n’est jamais très loin de l’effroi, où se croisent références aux grands maîtres du passé et emprunts à des illustrations en tous genres, dépeint une humanité grotesque, inquiète et cruelle. Mais, pour ce faire, l’artiste use des subterfuges du masque, du déguisement, de la transposition, et les scènes les plus effrayantes prennent souvent des apparences de fête, de massacre ; de kermesse voire de carnaval. Peintes à larges coups de brosse, avec une fougue qui confine quelquefois à une sorte de rage destructrice, ces images ne demeurent pas moins de « beaux morceaux de peinture ». Et c’est en définitive la maîtrise picturale qui impressionne le plus ici, tant par ses fulgurances chromatiques, que par une implacable puissance de la touche. Puissance est, au demeurant, le mot qui vient immédiatement à l’esprit pour qualifier ces tableaux dont la force expressive demeure longtemps en mémoire.
Les dernières peintures de Gregory FORSTNER semblent représenter des figures du pouvoir sous forme de cartes à jouer sur lesquelles sont parfois formulés des dogmes et des prescriptions tels que, par exemple « le génie de la guerre, le génie des arts, le génie du commerce », etc. Le fond du tableau est ici affirmé comme surface (la surface d’une carte à jouer) et non comme espace fictif du réel comme cela fut le cas dans son travail depuis vingt ans. La planéité de la surface est ainsi renforcée. Cependant, ces figures du pouvoir semblent particulièrement malmenées, comme si l’action de les peindre participait à les faire disparaître en même temps…A ce propos, Gregory FORSTNER s’explique :
« Le joueur commence par ramasser ses cartes pour découvrir son jeu. De même, le peintre ne sait ce qu’il adviendra de sa sensation et de son projet que lorsqu’il commencera réellement à peindre. L’épiphanie qui en résulte est « traversante » : Au moment même de l’apparition de la figure se produit la notion de sa disparition potentielle et immédiate dans le geste qui suit. Le tableau est le résultat de cet équilibre délicat, la sensation délicate d’une opposition complémentaire. »
Son travail est représenté dans les collections publiques permanentes du Musée d’Art Moderne de la ville de Paris (ARC), Musée de Grenoble, Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice (MAMAC), CNAP (Fond National d’Art Contemporain), FRAC (Fond Régional d’Art Contemporain) Haute-Normandie, FRAC Alsace, FRAC Occitanie, Montpellier, Collection SACEM, Fondation Claudine et Jean-Marc Salomon à Annecy, Fondation Bernard Massini à Nice ; Richart Massey Foundation à New York, TIA Collection, USA Sammlung Goetz à Munich, Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence et la Fondation Colas.
Cristina LAMA (Séville, Espagne, 1977) vit et travaille actuellement à Séville. Elle a étudié à l’école des arts appliqués où elle s’est initiée à différentes spécialités telles que la sculpture, la polychromie et la sérigraphie. Elle a obtenu un diplôme en sculpture sur pierre et sur bois.
Ses œuvres chargées de peinture et aux coups de pinceau très visibles, montrent tantôt des paysages, tantôt des fonds neutres sur lesquels des personnes, des crânes, des marionnettes et des animaux semblent dialoguer d’un ton légèrement sarcastique. Ses peintures, sans perspective et aux couleurs sombres pour la plupart, se situent entre la figuration et l’abstraction.
Son travail se distingue par son style particulier caractérisé par des formes simples et des applications énergétiques de coups de pinceau avec une grande matière picturale, apportant de l’expressivité.
Chaque tableau dégage la sensibilité et les émotions de l’artiste ; chaque pièce dépeint des scènes utilisant des éléments avec un équilibre délicat entre sérénité et psychologie complexe.
Son travail a été exposé dans des centres d’art contemporain tels que CAAC SEVILLA, CAC Màlaga, Museo de la Diputación de Huelva, MIAM de Sète, Giorgio Cini Foundation, ainsi que dans des galeries du monde entier (Italie, Portugal, Allemagne, Suisse, Etats-Unis, Mexique, Canada…).
Ses œuvres font aujourd’hui partie de collections privées et publiques telles que la CAAC Sevilla, CAC Malaga, Benetton Art Spain Collection, Julian Schnabel à New York, Irwan Pean à Hong Kong, Cordeiros Collection à Porto ou Carragosela Collection à Lisbonne, entre autres.
Né en 1972 à Tübingen, en Allemagne, Matias SANCHEZ est un artiste autodidacte qui vit et travaille actuellement à Séville en Espagne.
Pour lui, peindre, c’est simplement peindre et se livrer à la joie de le faire. Tantôt avec subtilité, tantôt de manière grossière, l’artiste utilise des images récurrentes, notamment des saucisses, des os, des rats, des personnes aux expressions menaçantes, pour former des paysages de rêves grotesques, explosant d’énergie. Le résultat, en termes d’images et de couleurs est saisissant et intense.
Le travail de SANCHEZ est chargé d’iconographie contemporaine, de textes, de formes et de couleurs, créant des compositions très complexes qui ne laissent aucun spectateur indifférent.
Sa recherche n’est pas celle d’un conteur mais plutôt celle d’un architecte de formes, diluant les différences entre abstraction et figuration. Le récit n’est pas la recherche mais plutôt le prétexte.
Tout au long de sa carrière, Matias SANCHEZ a construit une œuvre qui comprend un type de figuration très personnel avec des références à ses peintres préférés tels que Philip Guston, George Grosz, Otto Dix, Toulouse Lautrec, Pablo Picasso ou Jean Michel Basquiat, entre autres. Toutes ont donné naissance à ce peintre autodidacte, ce qui explique en partie l’originalité et la fraîcheur de son œuvre.
Parallèlement à ces influences, SANCHEZ est un artiste lié à la contemporanéité à bien des égards. Son style a métabolisé le langage de la culture populaire. De ce fait, son travail peut être compris comme un porte-parole de notre société.
Son travail a été exposé individuellement dans des institutions telles que CAC Malaga et il a participé à de nombreuses foires internationales importantes telles que Taipi Dangdai, MACO, Art Monaco ou Art Moscow. Les peintures de SANCHEZ font partie de collections privées et publiques telles que le musée d’art de l’Université de Californie du Sud à Los Angeles ; Coleccion Nazem, Beyrouth ; Collection John Marquez, Miami ; Collection Miaow Meow, Hong Kong ; CAC Malaga, Espagne : Luc Caurichon, Paris ou la Collection S. Goodman, New York entre autres.

Centre d’Art Contemporain
àcentmètresducentredumonde
3, avenue de Grande Bretagne,
66000 PERPIGNAN
www.acentmetresducentredumonde.com
Tarif normal : 5 euros
Tarif réduit : 3 euros
Gratuit pour les moins de 18 ans
Horaires d’ouverture :
Du mardi au vendredi de 15h à 19h
Samedi de 11h à 19h
Dimanche et lundi fermé