
« Ce qui caractérise notre époque, c’est la réconciliation de l’Etat et du génie. » Catherine Millet
Avant-Propos Nicole Esterolle
« L’ÉPOUVANTAIL DE LA RÉACTION » , c’est le titre de cet article de Jean-Philippe Domecq paru dans la revue « Le Débat » en 2015 (1). Un texte que je considère de référence, et que je vous ai scanné de façon à ce que vous puissiez le conserver, l’imprimer et le diffuser vous aussi auprès des amis. Il récapitule bien les tenants et les aboutissants de ce que fut la « querelle entre anciens et modernes » , entre les progressistes de gauche arrivés au pouvoir en 1981 et les conservateurs « régressifs », en principe de de droite, mais plutôt de gauche génétiquement.


Les seconds ayant pris l’habitude d’être qualifiés par les premiers de réactionnaires, tarés, haineux, obscurantistes, ringards , nauséabonds, populistes, pétainistes, barbares, lepénistes, démagos, ruraux, incultes, voire hitlériens, fachos ou nazis, etc (j’ai surement dû oublier quelques-uns des qualificatifs utilisés).
Ces mêmes seconds étant en effet représentés par des réacs notoires tels que , Marcel Gauchet, Claude Levi- Strauss, Marc Fumaroli, Jean Baudrillard, Yves Michaud, Alain Finkielkraut, Pascal Brukner, Marc Le Bot, Laurent Danchin, André Comte-Sponville, Jean Clair, Pierre Gaudibert, …pour ne citer qu’eux….autant de « réactionnaires » plutôt de gauche, comme JP Domecq et votre serviteuse.

Les premiers, serviteurs zèlés de l’appareil d’Etat et du grand marché spéculatif, laborieux pigistes de la chronique d’Art à Libération, au Monde , à Art-Press ou aux Inrockuptibles, etc ., n’ont pas de représentants bien identifiables, hors l’exquise Catherine Millet ou bien l’incontournable Philippe Dagen qui s’était fendu , en 1997, d’un ouvrage intitulé « La haine de l’art » pour dénoncer tous des « haineux » anti-contemporains en art, qui n’aiment pas Jeff Koons. Mais cette querelle qui dure depuis quarante ans commence à s’épuiser et l’on peut voir aujourd’hui les rôles s ‘inverser : le progressisme d’avant-garde se fait vieux, répétitif, radotant et misérable intellectuellement…
Les méfaits de quatre décennies de consanguinité dégénérative sont de plus en plus patents …De telle sort que , ceux qui comparaient , il n’y a pas si longtemps, les anti-art contemporain aux nazis traitant l’art moderne d’artdégénéré, voient le compliment leur revenir en boomerang à la figure.
Bref, on atteint de moins en moins souvent le point Godwin dans les discussions entre pro et anti art « contemporain » , le changement de paradigme n’est pas loin, et le texte de Jean-Philippe Domecq était annonciateur.
1 – ce texte de synthèse paru dans Le Débat a constitué l’avant-propos du volume de la trilogie de Jean-Philippe Domecq republiée en 2015 aux éditions Pocket, collection « Agora »: Comédie de la critique – trente ans d’art contemporain.)…
Jean Philippe Domecq fut un des principaux accusés, lors du « procès de Moscou » organisé par Art-Press à l’ENSBA-Paris au milieu des années 90, pour contrer la rébellion des « réactionnaires » contre le totalitarisme progressiste du Ministère.

Plus d’infos sur Jean-Philippe Domecq :
www.leblogdedomecq.blogspot.com
